Le dimanche 1er octobre 2023, la commune de Bainville-sur-Madon a célébré les 100 ans du Monument aux Morts et rendu hommage à un Poilu oublié.
M. le maire a ainsi accueilli pour l’occasion les officiels :
- Mme Bardot, suppléante du député Potier
- Lieutenant-Colonel Bouteloup, délégué militaire départemental adjoint de la Meurthe-et-Moselle
- M. Solofrizzo, délégué général du Souvenir Français de Meurthe-et-Moselle
- Mme Arroyas, présidente du Comité du Souvenir Français de Pont-Saint-Vincent Neuves-Maisons.
- M. Perello, directeur de l’Office National des Anciens Combattants et Victime de Guerre de Meurthe-et-Moselle
Les JSP de la caserne de Neuves-Maisons, au commandement du Capitaine Geronimus, le porte-drapeau, les anciens combattants et leur président Jean-Pierre Georges, les élèves de l’Ecole Jacques Callot et leurs maîtresses étaient présents.
Mme Audrey Bardot, vice-présidente du Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle, et représentant M. le député de la 5ᵉ circonscription de Meurthe-et-Moselle, M. Dominique Potier, a fait son discours
M. le maire, Benoit Sklepek s’est ensuite exprimé en rappelant la génèse du Monument aux Morts de Bainville-sur-Madon
Pour répondre à l’appel national, partout en France furent érigés des monuments à la gloire des Poilus morts pendant la Grande Guerre.
Ainsi, le 10 décembre 1920, M. Emile Charlot, mairie de Bainville, et plusieurs anciens combattants de la commune (M. Edmond Mariot, président, M. Louis Dupont, M. Hubert Perrin, vice-présidents, M. Gustave Peignier, trésorier, M. Victor Demogeot, Comtesse de Ludres, membres d’honneur…) constituèrent un comité du monument aux enfants de Bainville morts pour la Patrie ; celui-ci fut chargé de réunir les fonds nécessaires à la construction d’un monument aux morts ; l’emplacement retenu à l’époque fut le carrefour de la rue de la Filature, de la rue de la Gare et rue Jacques Callot.
En 1921, en attendant la construction du monument aux morts, M. Charlot, maire de Bainville, fit ériger une croix commémorative, dans le cimetière, en l’honneur des Bainvillois morts pour la France.
Les fonds réunis, par le biais de dons et des 3 souscriptions (plus de 10 450 francs), le monument aux morts fut alors élevé et inauguré en juin 1923. La jeune Bainvilloise, Odette Renaud, posa alors en costume traditionnel devant le monument lors de l’inauguration.
Le 26 décembre 1964, face à la circulation croissante au carrefour de la rue de la Filature, de la rue de la Gare et rue Jacques Callot, le conseil municipal préféra transférer le monument à son emplacement actuel près du cimetière.
Au 36 noms inscrits en 1923, 3 autres noms de soldats oubliés vont être rajoutés sur le monument et dont récemment, fin 2022, celui d’Emile Girot, que nous honorons ce jour par l’intermédiaire des élèves de l’école Jacques Callot.
Le Président des Anciens Combattants de Bainville-sur-Madon, M. Jean-Pierre Georges, a pris la parole
M. Solofrizzo, délégué général du Souvenir Français de Meurthe-et-Moselle a clôturé les discours officiels
Mme Laurence Bastien, conseillère municipale, a lu la dernière lettre de son arrière-arrière-grand-père bainvillois, Henri PETIT, mort au champ d’honneur et dont le nom est inscrit sur le monument aux morts communal.
Né à Bainville-sur-Madon, le 7 février 1880, Henri Petit était marié à Lucienne Yung depuis le 1er juin 1910, et avec qui il a eu 2 enfants, Jean (1911) et Suzanne (1913).
Au déclanchement de la guerre, il était ajusteur dans l’Usine de Neuves-Maisons. Rappelé au 167e R.I. de Toul où il avait fait son service militaire de 1900 à 1902, il participa notamment aux combats terribles du Bois-le-Prêtre au nord-est de Pont-à-Mousson, d’octobre 1914 à juin 1915. C’était l’un des « Loups du Bois-le-Prêtre », surnom donné par les Allemands car les hommes du 167e RI étaient de féroces combattants.
Le 25 septembre 1915, le 167e R.I. participe à l’offensive de Champagne, entre Servon, et le Bois de la Gruerie.
Malheureusement, ce jour-là, Henri Petit fait partie des 20 000 Poilus qui trouvèrent la mort au cours d’une grande offensive lancée en Artois et en Champagne. Il avait 35 ans.
Mme Laurence Bastien garde précieusement cette lettre si émouvante.
Des élèves de l’école Jacques Callot et leurs institutrices, Mmes Teboul, Antoine et Marchal étaient présent ; les enfants ont présenté le parcours militaire d’un Bainvillois mort pour la France et oublié pendant 100 ans ; la commune a fait rajouter son nom sur le monument aux morts fin 2022 : il s’agit d’Emile Girot
Fils de Claude Adrien et de Marie Millot, Emile Girot naît à Bainville sur Madon, le 11 août 1888.
Chauffeur dans le civil, il est appelé pour faire son service militaire de 1908 à 1910, au sein du 153e Régiment d’infanterie de Toul.
Dès le 31 juillet 1914, aux ordres du colonel de Grandmaison, le 153e régiment d’infanterie où a été rappelé Emile Girot, se rend dans la région de Moncel, au nord-est de Nancy, et prend part à l’offensive du 19 août 1914 contre les Allemands.
Quittant Arracourt le 20 août suivant, le régiment d’Emile Girot traverse Vic-sur-Seille et Château-Salins et arrive à Achain, tout près de Morhange. Après de durs combats et la supériorité des Allemands, les soldats frnçais se replie sur le Grand-Couronné. Le colonel de Grandmaison est alors très grièvement blessé et remplacé par le commandant Belin.
Installé à Fléville-devant-Nancy et Gérardcourt, le 153e régiment d’infanterie de Girot se reconstitue et reprend l’offensive le 25 août le long du Sannon. Après une lutte sanglante, il s’empare de la forêt et du village de Crévic, de la cote 316, et du village de Maixe. Le commandant BELIN est tué au cours des combats. Puis le 13 septembre, sous le commandement du lieutenant-colonel Hoff, Girot et ses camarades libèrent Drouville. La bataille du Grand-Couronné est gagnée. Nancy est sauvée !
Après la bataille de la Marne, la course à la mer commence et elle donnera lieu aux batailles d’Artois, de Picardie et de Belgique.
Le 22 septembre 1914, le 153e régiment d’infanterie débarque en train à Granvillers (Somme), gagne ensuite à pied Cachy, et pour la première fois monte en camions-autos, pour rejoindre Bouchoir le 25 septembre. A peine arrivé, Emile Girot et ses camarades reçoivent l’ordre d’attaquer entre Bouchoir et le Quesnoy-en-Santerre, et s’emparent rapidement de La Chavatte, hameau de la commune de Parvillers-le-Quesnoy. Au cours de l’affontement, le lieutenant-colonel Hoff, est également très grièvement blessé.
Les 26 et 27 septembre suivant, le régiment repousse toutes les attaques allemandes.
Emile Girot va être victime des combats du 28 septembre 1914, en mourrant, à 26 ans, à la Chavatte, commune de Parvillers-le-Quesnoy.
Depuis octobre 2022, le nom de ce poilu banvillois oublié a été gravé sur le monument aux morts.
Olivier Petit, 4e adjoint et correspondant défense, a dévoilé le nom d’Emile Girot, avec le concours de deux élèves de l’école Jacques Callot
M. Solofrizzo, délégué général du Souvenir Français de Meurthe-et-Moselle, Mme Arroyas, présidente du Comité du Souvenir Français de Pont-Saint-Vincent Neuves-Maisons, et deux élèves de l’école Jacques Callot, ont aussi déposer une gerbe devant l’inscription du Poilu oublié.
La commune tient à remercier Le Souvenir Français et l’Office National des Anciens Combattants et Victime de Guerre pour leurs contributions aux financements de la gravure sur le monument aux morts ainsi que les corrections et ajouts faits sur la plaque commémorative « A nos glorieux » se trouvant dans l’église Saint-Martin. Des macarons du Souvenir français seront prochainement apposés.
Le lieutenant-colonel Bouteloup et M. le maire ont aussi procéder à un dépôt de gerbe au pied du monument aux morts, avec deux élèves de l’école Jacques Callot.
Un détachement de jeunes sapeurs-pompiers de la caserne de Neuves Maisons, était présent sous le commandement du Capitaine Géronimus.
Mr Coliatti, ancien combattant et le porte-drapeau communal également
Les officiels ont ensuite remercié les JSP de Neuves Maisons, le porte-drapeau, les anciens combattants et les enfants de l’Ecole Jacques Callot
M. le Maire a enfin remercié chaleureusement M. Lhomel pour sa présence, en uniforme de Poilu d’Août 1914.
Les gerbes déposées par M. Audrey Bardot au nom du député Dominique Potier, M. Solofrizzo au nom du Souvenir français et M. le Maire au nom de la commune
Tous les noms des Poilus bainvilois mort au champ d’honneurs pendant la Grande Guerre
M. Petit, au nom de M. le Maire, à inviter les participants à prendre le verre de l’amitié à la salle des fêtes, autour de pâtés lorrains préparés par les Ch’tis Lorrains et de réductions sucrées confectionnées par le Fournil des Saveurs.
Mme Audrey Bardot, suppléante du député Potier, en compagnie du Lieutenant-Colonel Bouteloup, délégué militaire départemental adjoint de la Meurthe-et-Moselle
La commune de Bainville-sur-Madon tient à nouveau à remercier Sylvain Bronner pour la prise de photos lors de la cérémonie.